• Exil américain

    Exil américain

     Revenant d'une tournée internationale à l'été 1973, Polnareff découvre que son déficit bancaire se calcule en millions de francs, son homme de confiance Bernard Seneau (revenu en Anjou et mort début 2015 , l'a escroqué : avec l'argent de Polnareff, il a loué un logement et une voiture à celui-ci, sans les lui acheter (alors que Polnareff se croyait propriétaire), puis est parti avec son argent, sans avoir payé les impôts du chanteur. Polnareff se retrouve donc non seulement sans le sou, mais débiteur d'une énorme dette fiscale, il faudra des années pour que ses avocats prouvent sa non-complicité dans cet impayé fiscal d'un million de francs15. Sa mère décède au même moment et Polnareff, dépressif, doit faire une nouvelle cure de sommeil avant de s'exiler, le 10 octobre 1973, aux États-Unis à bord du paquebot France, dont c'est un des derniers trajets (avant d'être désarmé en 1974 puis revendu). D'après l'émission Un jour, un destin — Polnareff, les secrets d'un exil, la raison en fut que Polnareff aurait peur de prendre l'avion. Plus tard, aux États-Unis, il tentera de s'acheter une camionnette blindée et une arme à Christophe Rocancourt, célèbre usurpateur qui extorqua quelque deux cent cinquante mille dollars à la vedette exilée en Californie et qui, dans l'émission en question, émet l'hypothèse que : « Michel Polnareff est un parano, un peu obsédé par les armes. » Il finit par s'installer à Los Angeles16. En 1974, Michel Polnareff reçoit l'hommage du groupe Il était une fois, « Polnarevient », Serge Koolenn et Richard Dewitte avaient été musiciens du chanteur. En 1975, il signe très vite sur le label Atlantic et sort Fame à la mode entièrement en anglais. Sur ce disque jouent des musiciens prestigieux, Lee Ritenour, Leland Sklar ou Jim Gordon, musiciens de Clapton et des ex-Beatles. Le titre Jesus for tonight est classé 3e au classement du Billboard magazine . Polnareff part ensuite pour une très grande tournée au Japon puis pour un concert au Forest National à Bruxelles, ne pouvant remettre les pieds sur le sol français. En 1976, il signe la bande originale du film Lipstick qui sera classée numéro un aux États-Unis et dans bien d’autres pays. En 1977, il compose Lettre à France sur un texte de Jean-Loup Dabadie qui exprime sa nostalgie de la France. Il décide à cette époque d’arrêter sa carrière américaine, non pas faute de succès, mais faute d’envie. Il s'est maintenant attaché au confort de vie californien, fait de sport et de nouvelles technologies. Il rompt son contrat et, en 1978, revient en France (après cinq ans d'absence) pour son procès à l'issue duquel il reste redevable de plus d'un million de francs au fisc . Il en profite pour sortir Coucou me revoilou mais le succès est mitigé. Un « album crasse » selon l’intéressé, enregistré entre Londres et Los Angeles. En 1981, Polnareff revient triomphalement avec l'album Bulles, qui se vend à près d'un million d'exemplaires, avec les tubes Tam Tam et Radio. Ce disque bien en phase avec l’époque, avec synthétiseurs et boites à rythmes, au son très californien, a été enregistré de nuit avec Hans Zimmer à Londres17. En novembre 1981, il enregistre un spectacle Télé show 82, uniquement pour la télévision, diffusé le soir du 31 décembre, où il interprète les titres de Bulles et quelques incontournables Le disque sera pressé sur un vinyl LP transparent .

    « Polnarévolution 1972 Polnareff, quand l'écran s'allume 2014 »
    Delicious Pin It

    Tags Tags :