• Film La vengeance du serpent à plumes

    Film La vengeance du serpent à plumes

    Sur son génial album, Incognito, qui paraît en juin 1985, figure un titre déjà paru. Etonnant mais pas tant que ça. Ce titre, Michel Polnareff l’a composé et enregistré l’année précédente pour la bande originale du film d’un cinéaste qui lui doit beaucoup : Gérard Oury.

    Leur premier contact a en effet eu lieu une petite quinzaine d’années plus tôt. Oury qui tourne avec de Funès et Montand La folie des grandeurs, souhaite un compositeur actuel mais capable de lui fournir une musique proche du baroque. Et justement, Polnareff avec sa maîtrise de l’arrangement d’orchestre est l’homme tout indiqué. Il suffit d’écouter ses disques.

    Mais lorsque le compositeur arrive avec une musique rock et symphonique, Oury est horrifié. Il exige que Polnareff revoie sa copie et réenregistre tout, ce que l’artiste refuse. Il sait que sa musique aux sonorités Western à la Sergio Leone va élargir à l’écran, les images d’Oury qui ont été tournées dans les mêmes décors que les premiers Clint Eastwood. Polnareff a eu raison de ne pas céder : tout le monde est ébloui par sa musique y compris Gérard Oury, devant les réactions du public et même de Louis de Funès. Jacques Chancel lui dira même : « dites, Michel Polnareff, il aurait pu être votre agent, à la façon dont il m’a vendu votre musique ! »

    Ce sont donc des retrouvailles entre Polnareff et Gérard Oury lorsque ce dernier lui demande de composer la musique de son nouveau film La vengeance du serpent à plumes. Mais pas seulement entre eux.

    En effet, Polnareff connaît bien Coluche. C’est même un fan de la première heure. Et oui, lorsqu’il compose en 1971 la bande originale de Ca n’arrive qu’aux autres, sa réalisatrice, Nadine Trintignant, l’emmène à l’ancien Café de la Gare voir Ginette Lacaze, une pièce créée par Coluche. Polnareff le trouve extraordinaire mais cela s’arrête là. En effet, exilé aux Etats-Unis il n’assiste pas à l’ascension de Coluche. Il découvre son personnage et son succès seulement trois ans plus tard quand en visite chez des amis résidant comme lui à l’étranger il reconnaît sur un album le comédien qui l’avait fait tant rire.

    Polnareff atterrira plus d’une fois chez Coluche dans cette grande maison ouverte à tous à l’heure de l’apéro. Ils joueront ensemble de la musique mais aussi au poker et au ping-pong, le verre à la main, bien sûr, au cours de soirées mémorables.

    S’ils se voient peu pendant le tournage du Serpent à plumes, Coluche tourne en France et au Mexique, Polnareff est à Los Angeles, ils se retrouvent lors de la promo du film, à sa sortie. Il est d’ailleurs invité à participer au Grand Echiquier avec Coluche et Oury mais refuse d’y aller, ne voyant pas quoi y faire, y dire. Il s’agit de cinéma quand même. Mais ce 15 octobre 1984, attablé en soirée dans un bistrot où il regarde du coin de l’oeil l’émission, toujours en direct, Polnareff décide de les rejoindre. Jacques Chancel est évidemment étonné mais ravi de cette arrivée impromptue.

    Polnareff s’installe à côté d’Oury. Et bien sûr, après qu’il ait parlé de la musique du film, Chancel lui demande ; A quand votre retour sur scène, Michel Polnareff ? Michel s’en sort en disant qu’il en a envie mais qu’il ne peut le faire tout seul. Pourquoi habitez-vous Los Angeles ? Et là, Polnareff est pris de court par la question. Ce qui lui arrive rarement. Mais en direct devant des millions de téléspectateurs ! Coluche vient alors à son secours avec une des phrases dont il a le secret : - Ben, parce que c’est plus près de chez lui.

    « Retour en France (1984-1994) Incognito 1985 »
    Delicious Pin It

    Tags Tags :