• Hier soir à Epernay .......

    Hier soir à Epernay .......

    Michel Polnareff a démarré sa nouvelle tournée à Epernay. Notre reporter y était.

    Il avait terminé sa précédente tournée en Champagne. Neuf ans plus tard, Michel Polnareff est de retour dans la région pour donner le coup d’envoi de son nouveau tour de chant. «Je ne sais pas si les gens viendront, mais moi je serai là», déclarait-il il y a quelques jours lorsqu’on l’interrogeait sur les ventes soi-disant décevantes des places. Epernay a fait taire les détracteurs : plus de 7000 spectateurs ont fait le déplacement ce samedi soir pour fêter dignement le retour de l’Amiral sur scène.

    A 20h45, le voilà donc qui apparaît du fond de la scène, lançant «La société… » (parole de «Je suis un homme») puis s’avance doucement vers le premier rang histoire de savourer la première standing ovation de la soirée. Michel est cette fois entouré d’un groupe de sept excellents musiciens et de quatre choristes, qui vont éviter tout forme de démonstration. Place aux chansons et aux arrangements soignés. Pour construire ce nouveau spectacle, Brad Cole, pianiste et directeur musical est parti du tour de chant 2007, qu’il a légèrement remanié. Mais la place est évidemment fait aux tubes d’antan, chantés en chœur par une foule ravie. «La poupée qui fait non» ou «L’amour avec toi» devancent une «Ophélie des flagrants délits» new look, c’est à dire plus rock et plus ramassée. Les moussaillons adorent, Michel a l’air de s’amuser follement.

    Mais le premier grand moment du concert arrive en même temps que le piano. Michel s’installe devant le clavier et va suspendre le temps pendent plus de 20 minutes. «L’homme qui pleurait des larmes de verre», suivi de «Qui a tué grand maman ?» où un arbre vient se poser sur le piano (superbe effet visuel), devancent une «Lettre à France» bouleversante. «Et c’est toujours d’actualité», dit d’ailleurs l’artiste en entendant les applaudissements. Jolie surprise «Rosy», tiré de son quatrième album (1974), fait son apparition. On sent que Michel la maitrise moins vocalement que les autres titres interprétés jusqu’alors. Mais peu importe, les fans sont ravis. Car la suite sera une autoroute à tubes, s’ouvrant sur «Le bal des Laze». Nouvelle intro, solo de Tony Mc Alpine dévastateurs (ovationné comme il se doit), une cathédrale en fond d’écran, la chanson est le deuxième point d’orgue du show.

    Face au micro, dans son ensemble noir et blanc, il emmène littéralement Epernay en voyage

    Vocalement, Polnareff est au top. Même son producteur Gilbert Coullier s’inquiétait avant le show : «Il n’a pas chanté pendant les répétitions, le vrai test c’est ce soir». Coullier pourra souffler. Michel est plus qu’en forme, monte dans les aigues sans forcer et semble se balader au milieu d’un répertoire de haute voltige. Que les mauvaises langues rangent leur venin de ce côté-là. Polnareff assure. Et impressionne même sur «Holidays» si difficile à interpréter. Là, face au micro, dans son ensemble noir et blanc, il emmène littéralement Epernay en voyage. Nouvelle surprise ensuite : il a ressorti du placard «Où est la Tosca ?», chanson de 1981, tirée de l’album «Bulles», véritable mini-opéra rock, qui lui permet même de faire quelques pas de danse sur des éclairages stroboscopiques. Les gradins trépignent d’impatience depuis longtemps déjà et finissent par envahir la fosse sur «Dans la rue». Conçue comme une blague potache «Y’a qu’un cheveu» (sur la tête à Mathieu) est devenu un must du concert. Michel fait participer le public, ravi de chanter avec lui. Et quitte une première fois la scène sur un «Goodbye Marilou» relativement sobre.

    Au rappel, on se passerait volontiers de «Hey You Woman», mais le chanteur l’impose au forceps grâce à la complicité avec ses choristes et ses musiciens. La version très musclée de «Tout tout pour ma chérie» permet d’arriver tranquillement au Paradis final. Le concert semble bouclé, affichant deux heures au compteur. Mais le groupe ne quitte pas la scène, attendant les instructions du patron. Trop heureux de ces retrouvailles, ce dernier fait revenir son piano et demande spontanément: «On fait quoi maintenant ?». Ce sera un bout de «Ame Caline» -il avoue ne plus connaître tout le texte, suivi d’un «Kama Sutra», lui aussi pas totalement maîtrisé. «Rien de tout cela n’était prévu», confie un Michel, souriant dans sa loge peu de temps après. Mais peu importe, la fête est déjà triomphale. D’ici une semaine à Paris, elle devrait être folle.

    « Michel à EpernayMichel à Epernay envoie son public au paradis »
    Delicious Pin It

    Tags Tags :